La Fonderie de Bretagne, anciennement rattachée à Renault, traverse une période tumultueuse avec une menace de fermeture qui pèse sur ses 310 employés. Le directeur général, Jérôme Dupont, a récemment dénoncé le comportement de Renault, accusé d’avoir fait échouer le processus de reprise de l’usine en décourageant un repreneur potentiel. Au cœur de cette controverse, les relations compliquées entre l’ancien propriétaire et l’usine bretonne soulèvent de nombreuses interrogations sur l’avenir de cette dernière.
Une dépendance inquiétante
La Fonderie de Bretagne est dans une situation délicate, car elle reste fortement dépendante de Renault, qui représente son principal client. Autrefois filiale de Renault, l’usine n’a jamais vraiment réussi à s’émanciper de l’ombre de son ancien propriétaire. Jérôme Dupont a fait part de ses préoccupations, notant que malgré des discussions avec un potentiel repreneur, les commandes futures de la part de Renault manquent cruellement.
Des négociations chaotiques
Dans une interview accordée à France Culture, Jérôme Dupont a révélé que Renault a cessé les pourparlers avec le repreneur potentiel dès le mois d’août, prétextant des vacances. Il a exprimé son indignation en mentionnant que Renault a utilisé divers prétextes pour justifier l’irréalisabilité du projet de reprise. Cela a suscité des réactions fortes, notamment de la part des syndicats et de représentants politiques, qui ont coécrit une lettre ouverte demandant l’intervention d’Emmanuel Macron pour protéger l’avenir de l’usine.[1]
L’échec stratégique : un coup dur
L’annonce de l’échec des négociations, faite juste avant les congés de Noël, a été perçue comme un coup de poignard dans le dos par les employés de la Fonderie de Bretagne. Jérôme Dupont a particulièrement déploré le timing de cette annonce, qui a plongé les salariés dans le désarroi à une période festive. Il a souligné que Renault connaissait depuis longtemps la situation, mais a choisi d’attendre le dernier moment pour faire part de sa décision. Cette attitude est vue comme une trahison envers les travailleurs, qui aspirent à un avenir meilleur pour leur usine.
« J’ai trouvé extrêmement violent qu’ils attendent quatre jours avant Noël pour annoncer une nouvelle que Renault connaissait depuis bien longtemps déjà. »
Jérôme Dupont, directeur général de la Fonderie de Bretagne
Appels à l’action
Suite à ces événements, les syndicats, en particulier la CGT, ont exprimé un profond dégoût et de la colère face à l’attitude de Renault. Ils accusent le constructeur de trahir la confiance de ses salariés en refusant de s’engager sur des volumes d’équipement pour les années à venir. Ce manque d’engagement fragilise l’avenir de la Fonderie de Bretagne et son potentiel de retrouver un repreneur qui pourrait assurer sa pérennité.
Un soutien politique mobilisé
En réponse à la crise, une vingtaine de représentants politiques bretons ont pris la plume pour adresser une lettre ouverte à Emmanuel Macron, lui demandant d’intervenir pour que Renault garantisse des commandes pour l’usine bretonne jusqu’en 2028. Cette mobilisation souligne l’importance politico-économique de la Fonderie de Bretagne dans la région et la nécessité d’une intervention rapide pour éviter une perte massive d’emplois. Les travailleurs se retrouvent pris au piège entre les intérêts d’une grande entreprise et la nécessité d’une survie locale.[2]
En somme
Alors que la Fonderie de Bretagne est en proie à des incertitudes, les accusations portées contre Renault mettent en lumière une faille dans les relations entre entreprises et employés, ainsi que l’impératif de soutenir une industrie locale vulnerable. La question demeure : quel avenir pour une usine qui est tant dépendante d’un grand groupe qui semble faire fi de ses responsabilités ? L’espoir d’une relance dépend désormais des décisions à venir.