Le discours traditionnel du Nouvel An d’Emmanuel Macron, prononcé le 31 décembre 2024, a une nouvelle fois provoqué des remous au sein de la classe politique française. Avec un appel à un « réveil collectif » pour l’année à venir, le Président a reconnu les difficultés créées par la dissolution de l’Assemblée nationale et a évoqué un possible référendum sur des questions cruciales. Cependant, ses vœux ont rencontré un accueil très critique, marqué par des accusations de déni et de déconnexion face à la réalité des Français. Décryptons les réactions des différents acteurs politiques à ces annonces.
Réactions chez la gauche : des appels à la démission
Du côté de la gauche, les interventions ont été particulièrement virulentes. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, n’a pas tardé à rebondir sur le discours de Macron via les réseaux sociaux : « Se retrouvant au pied du mur, Macron avoue qu’il est le problème. Reconnaître sa responsabilité ne suffit pas ; il doit en tirer les conclusions politiques et quitter son poste. » Cette déclaration illustre parfaitement le mécontentement et l’impatience des opposants face à un Président désireux de se donner une image de renouveau.
De son côté, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a dressé un tableau sans nuances de la situation : « Oui, 2025 sera une belle année, celle où nous réussirons à faire partir ce Président que nous jugeons hautain et autoritaire. » Ses mots témoignent d’une volonté manifeste de renverser la situation politique actuelle et de réclamer un véritable changement à la tête de l’État.
Les critiques ne se sont pas arrêtées là. En effet, Panot a aussi déploré le silence de Macron sur les véritables enjeux sociétaux, notamment en direction des plus précaires, en affirmant : « Dans son allocution au pays, #Macron n’a pas un mot pour celles et ceux qui ont faim, dorment à la rue ou dans des logements précaires. »
Les vives réactions des écologistes
La voix des écologistes s’est également fait entendre, avec Sandrine Rousseau prenant la parole sur 42mag.fr. Elle a critiqué la posture du Président : « Je perçois un homme qui ne dévie pas de sa trajectoire, fidèle à ses convictions, indifférent au prix démocratique. » Rousseau a remis en question la sincérité des vœux de Macron, en soulignant son appropriation des luttes sociétales passées, notamment sur l’IVG.
Plus particulièrement, elle a commenté l’éventualité de référendums proposée par Macron, rétorquant : « Qu’il commence par un référendum sur les retraites et cesse de nier la réalité démocratique. » Cette demande témoigne de l’angoisse croissante autour du sujet des retraites, qui mobilise l’opposition depuis longtemps.
Les sarcasmes de l’extrême droite
À l’extrême droite, les réactions n’ont pas manqué de fustiger le discours présidentiel. Julien Odoul, représentant du Rassemblement national, a réagi sur X en affirmant : « Macron dialoguait avant tout avec lui-même, pour son propre plaisir et pour s’autosoutenir, coupé des réalités du peuple, le vrai souverain. » Ce jugement sévère souligne la distance ressentie entre le Président et la population, accentuée par un contexte où les préoccupations populaires sont souvent écartées.
Laure Lavalette, porte-parole du RN, a continué sur cette lancée en pointant du doigt le comportement d’Emmanuel Macron : « Emmanuel Macron (alias le Président des JO) feint un mea culpa pour le chaos qu’il a engendré… avant de célébrer sa politique. » Sa critique ironique souligne l’incohérence entre la reconnaissance des problèmes et la continuité d’une gouvernance contestée.
Un scepticisme partagé à droite et au sein du camp présidentiel
À droite, même les partisans du Président n’ont pas caché leur scepticisme. Philippe Gosselin, député de la Manche, a réagi sur 42mag.fr, mettant en garde contre une vision à long terme quand les préoccupations immédiates devraient primer : « Peut-être devrions-nous prêter attention aux mois de février ou mars 2025 avant de songer à 2050. » Son propos soulève des doutes quant à la capacité d’Emmanuel Macron à tenir ses promesses dans un contexte politique instable.
Enfin, Clara Chappaz, nouvelle ministre, a tenté de redorer le blason du discours macronien en se réjouissant des ambitions présidentielles : « En 2025, nous piloterons et bâtirons les technologies et entreprises de demain. Faisons preuve d’audace, unis, déterminés et solidaires pour un réveil européen ! » Son enthousiasme contraste avec le scepticisme ambiant, et montre l’aspiration à aller de l’avant malgré un climat politique tendu.
Les vœux d’Emmanuel Macron pour 2025, bien que chargés d’intentions positives, n’ont pas réussi à masquer les fractures présentes au sein de la société française et sur l’échiquier politique. L’accusation de déni et de déconnexion semble être le fil rouge des réactions, tant à gauche qu’à droite, révélant des attentes défiées et des revendications en souffrance face à l’incertitude de l’avenir politique.